Clèbes au Moyen-Âge

Le nom Clèbes est dérivé de Cleiby, Cloiby, Clouby, etc.

Clèbes et Verrey ont bénéficié au Moyen-Âge d'une situation particulière.

Indépendamment de la juridiction de la maison de Savoie dans le val de Nendaz, l'Abbaye de St-Maurice posséda du XIIIème siècle et jusqu'à l'occupation française, la juridiction propre sur les villages de Clèbes et de Verrey. Avant l'Abbaye, les nobles d'Ayent et de Saxon avaient des droits sur Clèbes.

Un neutherm d'Ayent, en 1289, céda ses droits ou en fit don à l'Abbaye. La même année, celle-ci acquit de François de Saxon et de sa soeur Béatrice, le fief de Clèbes pour 15 livres mauriçoises 10 sols (env. 1'700 Fr.) que paya l'abbé Gérard pour l'Abbaye. Les abbés avaient à Vétroz une petite maison-forte (place de justice/prison actuellement la Vinicole) qui leur servait pour les sujets de Clèbes. La terre du village, comme toutes les terres allodiales, était possédée en toute propriété, exempte d'allocations.

 

En terre de Clèbes, les abbés de St-Maurice ou leur vidomne administraient la justice civile et la haute et basse justice criminelle, pendant les mois de mai et d'octobre. Ils avaient donc aussi droit de glaive. Durant ces mois avait lieu une assemblée publique (plaid) des gens de l'endroit, présidée par le vidomne de l'abbé. On y délibérait des questions d'administration, de l'usage des forêts, des bisses, des pâturages, bref de tout ce qui intéressait la vie sociale.

Chaque habitant était tenu d'y participer à l'exception des voleurs et des criminels. Ceux qui n'y participaient pas étaient amendés. Ces assemblées se terminaient généralement par un repas prit en commun et c'était une des taches du métral d'ordonner ce banquet. Chaque particulier fournissait le pain, le vin, le fromage, la viande sèche et les jambons. A noter que dans la communauté de Nendaz, le plaid n'existait qu'à Clèbes. Ce jour-là, le métral en profitait pour percevoir la taille (impôt) et la remettre au recouvreur de l'Abbaye. Ces prestations étaient prélevées de chaque habitant au prorata de ses ressources.

Etre vidôme à Clèbes était un titre honorifique dont se parait volontiers les abbés.

Texte tiré des Annales valaisannes; Tome VII