Les Travaux et les Jours

(VIIIe-VIIe av. J.-C.)

luneD’or fut la race première des hommes de vie périssable, race créée par les dieux immortels qui peuplent l’Olympe.

C’était au temps de Cronos, quand le ciel était son royaume, lorsque les dieux menaient une vie préservée de souffrances, loin à l’écart des malheurs et des peines ; jamais la vieillesse âpre n’approchait ; les pieds et les bras toujours jeunes, ils vivaient de festins, à l’abri de toute misère ; ils mouraient comme s’ils s’endormaient.

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fleur-rougeTous ces travaux, tous ces jours passés, courbés sur cette terre que nous avons connue libre, vaste, éblouissante. Toute cette sueur versée pour qu'elle soit encore plus belle, ne pouvait pas, ne devait pas se galvauder ainsi. Que de chamboulement, que de bouleversement n'avons nous pas consentis. Grande est notre trahison.

 
Poème de Marcel Michelet:

Enrichi de ce qu'on donne
Appauvri de ce qu'on tient
Bienheureux qui s'abandonne :
On a tout quand on n'a rien.

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Proposé par Roland Lathion

En juin 1991 dans le cadre d’une émission placée sous l’égide de la Radio Suisse Romande, visant à promouvoir le patois et à démontrer Raymondsa vitalité dans la région des bords de Printze, Olivier Frutiger a réalisé un interview  de trente minutes, de Lydia Glassey et de Geneviève Fournier. Ces personnes bien connues à Veysonnaz, Clèbes et Verrey, mémoires fidèles de nos anciennes traditions, ont assuré avec brio un jeu de questions-réponses ayant pour thème les travaux de la terre en zone montagneuse. Les questions et les commentaires sont en français et les réponses en dialecte régional. Nous avons divisé cet interview, publié par Médiathèque du Valais, en cinq rubriques, selon les titres repris ci-dessous. Les propos que nous pouvons entendre dans la bouche de Lydia et de Geneviève retracent très concrètement la vie de nos parents et grands-parents. Nous sommes heureux de vous les faire écouter.

i Tsaruy

i Repaâe - i Chiëre

Ënvitî é courtî

é Légume - é Poumatèra

i Mouë - i Dzèrle

i Yoeudze – i Tsarëtte

 

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proposé par Roland LathionScene2

Il est quatre heures et demie... cinq heures; des bruits se font entendre dans la maison; des pas feutrés font grincer le plancher. On s'agite à la cuisine; on entend des coups brefs, des cliquetis, le feu crépite dans le fourneau; on surprend aussi des chuchotements. Maman, papa et l'aîné de la famille, celui qui a commencé l'apprentissage, sont déjà debout. Le travail n'attend pas; il faut être prêt pour le car de six heures, mais avant il faut nourrir le bétail, traire les vaches, sortir le fumier de l'étable et il y a aussi le mulet qui réclame sa pitance. A la cuisine, maman est déjà affairée. D'ici à sept heures toute la maisonnée sera debout. Elle devra être attentive à chacun de ses cinq enfants; elle veillera à bien les habiller, vérifiera que les écoliers ont bien terminé leurs devoirs et appris leurs leçons; le petit déjeuner sera prêt sur la table. Heureusement elle n'est pas seule; il y a Aline qui, à treize ans, a déjà bien compris que l'entraide familiale est indispensable et, sans que personne ne le lui ait demandé, épaule du mieux qu'elle peut sa maman. Elle a vite appris que le partage et la solidarité créent du bonheur et qu'il y a autant de joie à donner qu'à recevoir. Dans cette ambiance campagnarde l'oisiveté n'est guère admise. Très rapidement les enfants trouvent leur place au sein de la famille élargie, se mettent naturellement à l'ouvrage, se mêlent aux adultes et les secondent dans presque toutes leurs occupations. Ils sont tout d'abord plein d'enthousiasme mais au fil des ans leur allant s'étiole parfois. Il y a tant à faire. Rares sont les alternatives permettant d'échapper au dur labeur quotidien et souvent les hommes, absents durant la semaine, ne participent activement aux travaux de la campagne qu'en fin de journée, en fin de semaine et durant la mauvaise saison. Les femmes, les enfants et les personnes âgées se trouvent ainsi en première ligne et font face du mieux qu'ils peuvent aux tâches quotidiennes. Celles-ci sont nombreuses et soyez assurés qu'il n'y avait pas que les poules qui se levaient au chant du coq et se couchaient dès la nuit tombée.

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